Centre Culturel Elsa Triolet rue Charles Nédélec 13110 Port de Bouc Colonisation    Depuis l'invasion turque de 1974 et l'occupation du 35% du territoire de la République de Chypre, la Turquie a mené une politique de transfert de milliers de colons anatoliens dans la partie occupée, modifiant ainsi le caractère démographique de l'île. L'occupation, la colonisation systématique et le déracinement de la population chypriote grecque locale font partie de la politique expansionniste de la Turquie qui est appliquée depuis longtemps. Son but final est d'assimiler et d'annexer la partie de Chypre qu'elle occupe.   Les Chypriotes turcs deviennent une minorité L'analyse démographique et l'étude des données statistiques des arrivées et des départs des Chypriotes turcs ainsi que des Turcs de la Turquie indiquent clairement une émigration massive de la population chypriote turque indigène qui est remplacée par un nombre encore plus élevé de colons turcs d'Anatolie.   Nombre alarmant de colons turcs Conformément aux déclarations des politiciens chypriotes turcs et à la presse locale chypriote turque, le nombre des colons venus en grande majorité de la Turquie est estimé à 115.000. Les colons turcs, avec les 35.000 hommes des troupes turques d'occupation stationnant dans l'île, ont dépassé en nombre les Chypriotes turcs, qui sont estimé à 88.000. La politique de colonisation systématique des régions occupées appliquée par la Turquie vise à: . Modifier la structure démographique de Chypre de façon à ce que la population turcophone surpasse en nombre la population chypriote grecque. (Avant l'invasion turque, les Chypriotes turcs constituaient seulement 18% de la population). A long terme cela «justifiera» dans des négociations de règlement final du problème de Chypre les revendications excessives de la partie turque concernant la question territoriale et le pouvoir politique. . Exercer un contrôle sur la vie politique dans la partie occupée. A cet effet, l'administration chypriote turque a accordé aux colons la «citoyenneté» et des «droits de vote», des permis de travail à salaires bas provoquant ainsi le chômage et l'émigration continue des Chypriotes turcs. Elle leur a également distribué des propriétés chypriotes grecques. Elle les a aussi organisés en un parti politique (le Parti de la Renaissance) sous le contrôle de la Turquie, qui soutient le régime illégal d'occupation ainsi que son maintient au pouvoir. Condamnation internationale de la politique de colonisation La politique turque de colonisation va à l'encontre de la Convention d'Etablissement de la République de Chypre et du Protocole des conventions de Genève de 1977 qui considère une telle violation comme un «crime de guerre». Cela explique la répugnance des dirigeants chypriotes turcs à admettre l'existence des colons, et leur effort de les présenter comme des «travailleurs saisonniers» ou comme des émigrés chypriotes turcs rapatriés. La présence de colons dans la partie occupée de la République de Chypre constitue une violation directe de la Convention européenne des droits de l'homme. Cette politique de colonisation a été condamnée dans diverses résolutions des Nations unies, du Parlement européen, du Conseil de l'Europe et d' autres instances internationales. Elle est également contraire aux souhaits des Chypriotes turcs eux-mêmes. A la suite des démarches du gouvernement chypriote et de l'opposition chypriote turque, le Comité pour la Migration, les Réfugiés et la Démographie du Conseil de l'Europe a chargé, en 1991, le parlementaire espagnol Alfons Cuco de faire une enquête sur le problème des colons. M. Cuco, dans son rapport adressé au Comité, dit que la composition démographique de Chypre a été radicalement altérée à cause de l'installation de milliers d'étrangers venus de la Turquie. Il décrit l'établissement des colons turcs comme un fait indiscutable et il déclare clairement qu'ils constituent un obstacle de plus à une solution pacifique négociée du problème de Chypre. M. Cuco fait aussi des remarques sur le problème grave causé par la «naturalisation» des colons et sur le fait que la politique délibérée des autorités chypriotes turques consiste à «accorder la nationalité chypriote aux citoyens turcs». Il ajoute également que les allégations des «partis (chypriotes turcs) de l'opposition selon lesquelles on constate des vagues de naturalisation avant les «élections», sont probablement basées sur la réalité», et que les données sur les colons justifient leur inquiétude que leur communauté perd son identité et se transforme en une minorité dans la partie occupée. Extrait des brochures de la Fédération Mondiale des chypriotes d'outre-mer. Centre Culturel Elsa Triolet rue Charles Nédélec 13110 Port de Bouc