Centre Culturel Elsa Triolet rue Charles Nédélec 13110 Port de Bouc En juillet 1974, la Turquie, se servant de prétexte le coup d'état contre le gouvernement légitime de la République de Chypre, a envahi l'île et a occupé 35% de son territoire. Les conséquences de l'agression illégale turque étaient effrayantes. Une des conséquences en était la violation massive des droits de l'homme. La cour européenne des Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dans sa décision du 10 Mai 2001, a trouvé la Turquie coupable de la violation de 14 articles de la Convention européenne des Droits de l'Homme. Les réfugiés En occupant la partie nord de l'île, la Turquie a expulsé par la force les chypriotes grecs qui y vivaient et qui constituaient 70% de la population indigène. Quelque 142.000 personnes, représentant un quart de la population totale, se sont précipitées dans la partie contrôlée par le gouvernement. Elles se sont trouvées sans toit et dans le plus grand dénuement. Ces réfugiés ont dû pour la plupart vivre et dormir en plein air pendant plusieurs semaines avant d'être abrités sous des tentes dans des camps de réfugiés. Ce déracinement massif de la population a profondément bouleversé les structures de la société chypriote. Tandis que les turcs pillaient et s'appropriaient les propriétés, les usines et les entreprises chypriotes grecques équivalant à des milliards de livres, le gouvernement chypriote a dû, à l'aide de maigres ressources qui lui restaient, aider les familles réfugiées à survivre. La Cour européenne des Droits de l'Homme a décidé que la Turquie viole des articles relatifs de la Convention en raison de son refus d'autoriser les chypriotes grecs déplacés à regagner leur domicile dans le nord de Chypre et faire usage et jouir de leurs biens et propriétés. L'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Commission des Droits de l'Homme des Nations unies, aussi bien que le Mouvement des pays non-alignés, le Commonwealth, le Parlement européen, le Conseil de l'Europe et d'autres organisations internationales ont demandé le retour immédiat des réfugiés dans leurs foyers en sécurité et ont fait appel pour le rétablissement de tous les droits de l'homme de la population de Chypre, en particulier des réfugiés. La Turquie a refusé d'obéir à ces résolutions, violant ainsi les droits de l'homme et les libertés fondamentales des chypriotes grecs y compris la liberté de mouvement, d'installation et de propriété. Les personnes portées disparues L'invasion turque a également entraîné un problème humanitaire tragique qui est celui des personnes portées disparues. Quelque 1.500 personnes dont des militaires, des civils  y compris des femmes et des enfants ont été arrêtés par les forces armées de l'invasion pendant les mois de juillet-août 1974, et ont disparu dans les régions contrôlées par l'armée turque bien après la fin des hostilités. Depuis, ces personnes sont toujours portées disparues. Les efforts du gouvernement chypriote et des familles des personnes portées disparues et les résolutions relatives de L' Assemblée générale des Nations unies ont abouti, en 1981, à la création du Comité d'enquête pour les personnes disparues de Chypre. La mission humanitaire du Comité, qui fonctionne sous l'égide et avec la participation des Nations unies, est d'enquêter et connaître le sort des personnes portées disparues à Chypre. Malgré les efforts pour résoudre ce problème humanitaire, très peu de cas concernant les disparus ont été jusqu'à présent résolus. La grande majorité des familles des chypriotes grecs disparus ne sont toujours pas informées du sort de leurs bien aimés. Entre-temps, l'Accord humanitaire de juillet 1997, entre le président Cléridés et M. Denktash, lequel reconnaît les droits fondamentaux des familles des personnes disparues et prévoit l'échange d'informations concernant les emplacements où ces personnes sont enterrées, et, le retour de leurs dépouilles mortelles pour enterrement adéquat, n'a pas été mis en oeuvre, vu que la Turquie, tenue responsable pour le sort des disparus, n'y collabore pas. En effet, la Cour européenne des Droits de l'Homme a examiné le cas des personnes portées disparues et a trouvé que la Turquie viole des articles fondamentaux de la Convention européenne des Droits de l'Homme concernant les disparus. Dans sa décision du 10 mai 2001, la Cour européenne a constitué qu'il y a violation continue par la Turquie des articles 2,3 et 5 de la Convention, lesquels se réfèrent au droit à la vie, au droit à la liberté et à la sûreté, et, à l'interdiction des traitements inhumains ou dégradants. La Turquie a été aussi trouvée responsable de n'avoir pas mené d'enquête effective sur le sort des chypriotes grecs portés disparus alors qu'ils étaient détenus sous l'autorité de la Turquie au moment de leur disparition. Egalement, le silence des autorités turques devant les inquiétudes réelles des familles des disparus a été qualifié de traitement inhumain. Les enclavés A la suite de l'invasion turque, quelque 20.000 personnes, surtout des chypriotes grecs et quelques Maronites, ont été enclavés derrière les lignes militaires, dans leurs villages, dans la péninsule de Karpassia (nord-est de l'île) et dans des villages maronites à l'ouest de la ville de Kyrénia. Ces personnes enclavées sont restées dans leurs villages en espérant qu'après le cessez-le-feu elles pourraient sans entrave, reprendre leur vie normale. Malheureusement, leurs espoirs ont été rapidement déçus. Le régime illégal d'occupation a adopté une politique d'oppression, de violation des droits de l'homme et de harcèlement des enclavés dans un effort de les forcer indirectement à quitter leur foyers et de ce fait les régions occupées. Le gouvernement de la République de Chypre a soulevé cette question grave pendant les négociations avec la partie chypriote turque tenues sous les auspices des Nations unies à Vienne en août 1975. Après des pressions internationales, le dirigeant chypriote turc, M. Denktash, a accepté certaines mesures qui devaient améliorer les conditions de vie des     enclavés. Les chypriotes grecs et les maronites restés dans la partie occupée de Chypre seraient libres d'y demeurer et il leur serait accordé toute assistance leur permettant de mener une vie normale, y compris des facilités pour l'éducation, la pratique de leur religion ainsi que des soins médicaux par leurs propres médecins et la liberté de mouvement dans la partie occupée. La Cour européenne des Droits de l'Homme a constitué qu'il y a violation continue par la Turquie d'un nombre d'articles concernant le droit de ces personnes à la liberté de mouvement, de religion et d'instruction, ainsi que le droit au respect de leur vie privée et familiale, et, de leur domicile, elle a en outre constitué qu'il y a violation continue de l'article 1 du Protocole en ce qui concerne le droit des chypriotes grecs à l'usage et à la jouissance de leurs biens; ce droit n'est pas garanti lorsque ces derniers quittent définitivement les régions occupées, et en cas de décès, les droits successoraux des parents du défunt résidant dans les régions contrôlées par le gouvernement, ne sont pas reconnus. Il en résulte qu' avec l'abus des droits de l'homme dans les régions occupées, le nombre des enclavés diminue constamment et ne dépasse pas aujourd'hui les 600 personnes. Derrière ce comportement inhumain se trouve la politique de nettoyage ethnique dont le but final est l'élimination complète de l'élément grec de la partie nord occupée de Chypre. En envahissant la République de Chypre et en occupant une grande partie de son territoire, la Turquie a violé, impunément, toutes les conventions internationales des droits de l'homme. Afin de rétablir les droits de l'homme à Chypre, il faut que la communauté internationale agisse de concert avec la même détermination que celle dont elle a fait preuve dans d'autres cas. Extrait des brochures de la Fédération Mondiale des chypriotes d'outre-mer. Centre Culturel Elsa Triolet rue Charles Nédélec 13110 Port de Bouc